La coalition du président sénégalais Macky Sall a remporté de justesse les élections législatives du mois dernier, selon les résultats définitifs, mais a conservé sa majorité absolue au parlement grâce à une nouvelle alliance.
La coalition de Sall compte 82 députés, contre 125 élus en 2017, sur les 165 que compte l’Assemblée, a indiqué jeudi soir le Conseil constitutionnel, confirmant les chiffres provisoires annoncés le 4 août par la Fee nationale de recensement des votes (CNRV). .
Il a cependant obtenu la majorité absolue de 83 députés, contre 82 au complete pour l’opposition, avec le ralliement d’un député de l’opposition, Pape Diop, ancien président de l’Assemblée nationale et du Sénat.
M. Diop a annoncé jeudi avoir “pris la décision de rejoindre” le camp présidentiel pour éviter au Sénégal “un blocage dans le fonctionnement des establishments”, lors d’une conférence de presse à Dakar.
« Compte tenu du caractère présidentiel de notre système politique, une Assemblée nationale placée sous le contrôle de l’opposition conduira nécessairement à une crise institutionnelle » porteuse de « tous les risks », a-t-il expliqué.
L’Assemblée nationale deviendrait alors « non pas un contre-pouvoir mais plutôt un goulot d’étranglement à l’motion du président de la République et de son gouvernement », a déclaré Diop.
L’alliance de l’opposition a remporté 80 sièges au parlement, dont 56 pour la coalition “Yewwi Askan Wi” dirigée par le principal chef de l’opposition Ousmane Sonko et 24 pour la coalition “Wallu Sénégal”, dirigée par l’ancien président Abdoulaye Wade (2000-2012), selon au Conseil constitutionnel.
Les deux autres députés de l’opposition sont issus des rangs de deux autres petites coalitions de partis.
L’alliance de l’opposition avait annoncé qu’elle ne ferait pas appel au Conseil constitutionnel en raison d’un manque de confiance dans le tribunal, qui, selon les opposants, est sous le contrôle du gouvernement, qui a toujours rejeté cette allégation.
Yewwi Askan wi s’est également plaint le 4 août du “refus” du CNRV de le laisser “vérifier” les registres des votes dans quatre localités du nord du pays, dans un fief du président Sall.
L’opposition avait annoncé qu’elle visait une victoire aux élections législatives afin d’imposer une cohabitation au président Sall et le pousser à abandonner son projet de se représenter à la présidentielle de 2024.
Le président Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, garde ses intentions vagues.
Il a promis de nommer un Premier ministre – un poste qu’il a aboli en 2019 et rétabli en décembre 2021 – du parti qui a remporté l’élection.