Pape Ale Niang, un éminent journaliste sénégalais et critique du gouvernement qui a entamé une grève de la faim pour protester contre les accusations portées contre lui, a été transféré à l’hôpital, a déclaré dimanche son avocat à l’AFP.
Niang a été transporté samedi soir dans un hôpital de Dakar après que son état de santé se soit détérioré à la suite de sa dernière grève de la faim, a déclaré Moussa Sarr, l’un de ses avocats.
Dans une affaire qui a suscité l’inquiétude internationale, Niang a été arrêté le 6 novembre et inculpé de “divulgation d’informations susceptibles de nuire à la défense nationale”.
Il a entamé une grève de la faim le 2 décembre et a ensuite été admis dans une clinique après que sa santé se soit détériorée. Il a été libéré provisoirement, mais a été de nouveau arrêté le 20 décembre, lorsqu’il a commencé une autre manifestation de la faim.
Niang, le patron du web site d’info en ligne Dakar Matin, est très suivi au Sénégal pour ses chroniques régulières sur l’actualité.
L’affaire contre lui est survenue après qu’il ait écrit sur les accusations de viol portées contre le principal chef de l’opposition du pays, Ousmane Sonko.
Il est accusé d’avoir décrit des messages confidentiels sur les tendencies de sécurité pour l’entretien de Sonko avec les enquêteurs le 3 novembre, selon les syndicats.
Sa détention a suscité une imprecise de critiques de la half de la presse, des groupes de la société civile et de l’opposition sénégalaise, dont beaucoup ont réclamé sa libération.
Le Sénégal a une solide réputation d’ouverture et de liberté de la presse dans une Afrique de l’Ouest troublée, mais ce statut est en déclin, selon Reporters sans frontières (RSF).
Son indice de la liberté de la presse 2022 a classé le Sénégal au 73e rang sur 180 pays, soit une baisse de 24 locations par rapport à l’évaluation de 2021.